Le jeune homme mélancolique que j'étais sur cette photo se retrouve des dizaines d'années plus tard isolé dans ce monde... dans sa quête... avec ses blessures... il redescend de ces montagnes du Beaufortain avec son appareil photo... retrouve les "blaireaux"... il tend le bras vers sa bibliothèque et ouvre un livre de Claude Mettra qui décrit exactement son paysage intérieur...
Là bas "Il y avait dans la lumière ce blanc fugitif qui donnait le sentiment de l'infini habité, mais qui arrivait toujours dans la complicité de l'ombre, qui était comme le négatif du noir, comme un métal qu'aucune chimie spirituelle n'aurait pu restituer à son état primitif..."
Cette photo d'identité de moi dans les années 70 "traduit le malheur d'une conscience ignorante de son but lointain, le drame d'une imagination somptueuse qui se heurte sans cesse aux visages fuyants et dérisoires du réel. Mais la tristesse du coeur, la nostalgie de l'attente et cette tension tragique vers la plénitude d'un monde encore ignoré sont un appel aux puissances du dedans, qui sont promesses de paix"... ( C Mettra)